REPORTAGES  

 

Voici des articles, pour l’essentiel des reportages et portraits, mais aussi des enquêtes et essais. Surtout dans la fascinante, complexe et tonique Afrique, mais aussi au Proche Orient éruptif, dans les Balkans en déséquilibre, les lointaines Amériques, l’Asie en mouvement.

Des tout récents, tout frais, aux plus anciens, aux chers débutants.J’ai extrait de plus d’ un millier de dépêches AFP écrites, quelques dizaines de reportages. J’y ajoute des papiers du temps du free-lance, plus longs, plus complets, parus dans des journaux et magazines comme Libération, Géo, Grands Reportages.

En intro, quelques lignes pour expliquer comment je me suis retrouvé propulsé au bord d’un abîme humain, dans le feu d’une révolution, dans le silence des morts, dans les joies d’une libération populaire. Dans l’histoire du monde en marche, dans la fragile condition humaine, éphémère, émouvante. La même, sous tous les soleils et toutes les latitudes. Dans toutes les langues et tous les battements de cœur.

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2019

2018

Plaisir de retrouver le grand Congo pour une présidentielle que l'on sait déjà truquée par le clan Kabila. Beauté du Nord Kivu, lacs et volcans, trois semaines d'histoire intéressante, intense, émouvante. De vraies "vacances"!

2016

Nouvel hold-up électoral d'Idriss Deby à la présidentielle. Aucun suspens. Je réussis à partir au bord du lac Tchad, grâce à MSF, en pleine zone de conflit avec Boko Haram.

2015

Une accalmie dans la folie, une présidentielle à venir , un voyage apaisant du pape François….

2014

Centrafrique avril 2014 - L'armée française est intervenue pour faire cesser les massacres dans Bangui, nous poursuivons sans cesse notre couverture. J'ai souvent remarqué, en Afrique, ici, au Mali comme ,en Somalie : quand une armée occidentale, c'est-à-dire française, et parfois américaine, intervient dans une guerre, les medias internationaux, surtout les télés, découvrent soudain le pays, et couvrent sans cesse.

Retour à Paris. De moins en moins de reportages, de moins en moins d'argent à l'AFP . Et puis éclate la Centrafrique, pays perdu dans toutes ses violences. Nous partons et nous relayons, reporter après reporter

2013

Je suis à Libreville quand j’entends parler de l’intervention française au Mali. Vite décrocher un visa, trouver un, deux avions pour rallier Bamako via Cotonou… Retrouver l’ami photographe Issouf, tracer vers le nord dans un véhicule abonné aux nombreuses pannes… Dégotter le bon interlocuteur chez les militaires français en mouvement, partir de nuit dans leurs blindés, entrer dans la joie des habitants de villes abandonnées par les islamistes…

2012

Une des guerres les plus dures que j’ai jamais couvertes. Avec la Somalie, l’Afghanistan. Alep pue la mort qui peut frapper n’importe quand. Désespérance des habitants, frénésie des combattants, balles, grenades, roquettes, bombes. La mort, la terreur tombent du ciel. Alep, le piège humain.

2011

Moment de grâce dans l’insurrection libyenne, quand la parole se libère et que les femmes relèvent la tête. Je crois que c’est terminé, deux ans après. Mais je me souviens de l’étudiante Fatma aux yeux si noirs qui, dans son anglais bredouillé, me confia , les quelques minutes où on nous laissa seuls, qu’elle voulait devenir la Shakespeare libyenne…

2009

Un accord de paix entre Kinshasa et la rébellion dans l’est déchiré par une sale guerre me laisse enfin un peu de temps pour écrire un papier « positif » : Le miracle congolais de musiciens miséreux, handicapés,vivant dans la rue, promis quelques mois plus tard à un succès international…

2008

De graves violences éclatent au Kenya, après une élection présidentielle très disputée, entre les partisans de Kenyatta et de Kibaki. Aussitôt, dans la presse internationale, surgit le spectre du génocide au Rwanda, 14 ans auparavant. Pourquoi ? Parce que, à chaque violence noire, les Blancs, aveugles sur leurs propres turpitudes, vite oublieux de leurs génocides, « veulent » que les bons sauvages s’exterminent une fois de plus à coups de machette. J’écris cette tribune dans Libé pour défaire cette vision tordue et expliquer que, non, la situation au Kenya, n’est pas celle du Rwanda.

Tableau noir en Somalie - Photo de Alex Joe

Je suis directeur du bureau AFP quand éclate de nouveau dans l’est lointain une rébellion soutenue par les voisins Rwanda et Ouganda. Je m’évade de Kinshasa et découvre le magnifique Nord-Kivu, magnifique mais déchiré, pillé par les bandes armées. Tous ces petits qui vont pieds nus, ces rares vieillards, ces mamas courageuses, ces hommes désorientés, livrés aux criminels qui vendent les minerais aux cyniques multinationales…

2007

Au Garden café de Libreville, les Blancs ne jurent que par le foot, et, le dimanche, la pétanque. Mais, tricolores avant tout, ils s’enflamment pour le XV de France au ballon ovale, qui, ce soir là battit les Blacks, les meilleurs rugbymen du monde. Notre nuit dura longtemps.

2005

Que Djibouti sent bon l’aventure, les flots marins, la sèche chaleur du désert. Et c’est ici qu’un juge français en coopération est assassiné. J’ai longtemps suivi cette affaire, portée sous les projecteurs par sa veuve, une magistrate. Je penche pour une culpabilité réelle du pouvoir djiboutien, sans scrupules. Mais plus personne n’en parle.

2004

Elle passait à Paris, je voulais l’entendre, lui rendre hommage, et sentir de nouveau les parfums envoutants de Zanzibar.

Abidjan est devenue une capitale hostile aux journalistes en 2004. Les durs du régime Gbagbo font taire ceux qui dénoncent leurs exactions. Menacés, des correspondants étrangers fuient le pays, ceux qui restent sont assassinés comme Jean Hélène, disparaissent comme Guy-André Kieffer. Dès que je sors à pied, je sens les regards hostiles, j’entends les menaces des « jeunes patriotes », la milice du pouvoir. On ne retrouvera jamais le corps de Kieffer. Gbagbo attend son procès pour crimes contre l’humanité dans une cellule de la Cour pénale internationale

Nous sommes trois journalistes et une trentaine de forces spéciales françaises dans le DC 8 au ventre chargé de roquettes. A l’approche d’Abidjan, le pilote nous prévient : il va couper deux moteurs sur quatre pour arriver le plus silencieusement possible, nous frôlons la lagune en planant et je pense : si nous prenons un missile, avec toutes les munitions ça fera un beau feu d’artifice. L’aéroport sent les combats, le métal cramé, nous attendons un véhicule militaire, je renverse une brouette, pose mon ordinateur dessus et entame mon premier papier.

Je reviens à Abidjan, après l’assassinat par un policier du journaliste et compagnon de route Jean Hélène, dans un climat pourri de haine exacerbée par le pouvoir de Gbagbo contre les journalistes, les Blancs, les Français. Ce texte est un long travelling des difficultés rencontrées à Abidjan : tout remonte, l’esclavage, les années colonialistes, le mépris, l’exploitation.

Les dirigeants africains logent dans de luxueux hôtels de la capitale éthiopienne pour le sommet de l’Union africaine. Mais, tout autour, les Ethiopiens pataugent dans la boue et la misère. En Afrique, le fossé entre privilégiés et tous les autres est vertigineux, le gouffre aux illusions d’égalité entre êtres humains.

2003

Nous nous étions vus un mois auparavant. Il m’avait expliqué qu’il avait du mal à vivre dans Abidjan, qu’il attendait de revenir à Libreville. RFI avait rapatrié son dernier correspondant, sale temps pour la presse, chassée par le pouvoir de Gbagbo. Je l’avais connu dans le soleil éthiopien, nous nous retrouvions en Somalie, à Madagascar, au Kenya….

Kinshasa nuit - Tableau de Samuel Dallé

2002

Trouver une place dans un petit avion de l’Onu pour le centre de l’Angola dont le pilote, craignant les roquettes de la guérilla « tombe » en vrille, une chambre d’hôtel ouverte aux millions de moustiques, un morceau de morue pêchée le siècle dernier…. Mais réussir à localiser la tombe fraîche de Jonas Savimbi, abattu pour ne pas avoir accepté l’irruption de la real-politik dans son pays, fin de la guerre froide.

La richissime, la miséreuse Luanda. Du pétrole, des mines, de vrais pauvres. Je rencontre les deux hommes, noyés sous la pluie océanique, au bord de la baie.

2001

Kadhafi a invité les chefs d’Etat africains, et la presse internationale, pour la naissance de l’Union africaine, dont il se rêve président. Dès le sommet de Syrte fini, il faut partir. Je reste, dans la confusion des préparatifs de l’Aïd, on n’a pas souvent l’occasion d’un visa en Libye. Et je découvre dans la médina de Tripoli des Africains noirs, tremblant de peur.

Piste d’atterrissage minuscule au milieu de la forêt équatoriale. Pas de taxi, pas d’essence, pas d’hôtel. J’entre, à l’arrière d’un vélo, dans une ville détruite par la guerre civile. Et je dégote le maquis « l’hôtel Métropole », où je peux louer la dernière des trois chambres existantes: douche sans eau mais l’électricité trois heures durant le soir pour envoyer mes papiers, refroidir les bières et pulser la musique…

Huit jours d’attente en Ouzbékistan, mort de reporters occidentaux en écho, traversée en barge du fleuve Amou Daria, route de nuit dans un bus cabossé, froid du désert… Trois jours d’assaut de l’Alliance du Nord contre les Talibans qui se sont emparés de l’immense forteresse en terre. J’envoie ce papier un soir, retour du front, mon ordinateur tombe en panne juste après… Le lendemain, Libé, Le Figaro et Le Monde le reprennent en Une, in extenso…

Etre « intouchable », au 21ème siècle : Il faisait beau à Durban, pendant la conférence des Nations unies contre le racisme. Israël, accusé d’apartheid envers les Palestiniens, menaçait de quitter la conférence. L’ « intouchable » faisait la grève de la faim, silencieuse, face aux vagues de l’océan Indien. Quatre jours plus tard, éclatait dans le monde entier les attentats du « 11 septembre ». La lutte contre le racisme se retrouvait soudain sérieusement plombée.

Ils sont presque invisibles, petits, si précieux. Aussi petits que de gros rapport à la vente. Le trafic de diamants alimente les bandes armées, les mafias en Sierra Leone, Centrafrique, Angola, République démocratique du Congo. Et se retrouvent sur les marchés occidentaux. Quel porteur de diamant en connaît le vrai prix humain ?

2000

Je crois n’être jamais parti aussi vite en reportage, entre le moment où la redchef m’en parle et mon entrée dans l’avion. La deuxième Intifada vient d’éclater, les Israéliens ont touché le QG d’Arafat dans Gaza. Il est 15 h, à 18 h je suis dans l’avion d’El Al. L’avantage est que nous n’avons pas besoin de visa pour entrer en Israël. En route pour Roissy, la redchef m’appelle, me demande si j’ai pris un gilet pare-balle. Non. Le bureau de Jérusalem n’en a pas, je ferai sans dans Gaza en feu. Ca s’est amélioré, depuis.

Tournée de huit jours en Afrique avec Kofi Annan dans le luxueux avion (avec chambre et salon) d’un émir du Qatar prêté au secrétaire général de l’ONU. Sierra Leone, Bénin, Ghana , Ethiopie. Annan, de sa voie enjouée annonce la fin de la guerre entre l’Ethiopie et l’Erythrée, immenses pays, qui se battaient pour…quelques centaines de km2 de terre inculte et de cailloux.

1999

Ce fut une guerre atroce, nous dit-on, une guerre de tranchées. Nous n’en avons rien vu, nous l’avons couverte depuis Nairobi, bureau régional de l’AFP pour l’Afrique de l’Est. Avec les communiqués victorieux des deux capitales, et de rares témoignages. Car Addis-Abeba et Asmara, pour une fois d’accord, interdisaient à la presse tout accès à la région frontalière disputée.

Habitué à l’Afrique, je n’avais jamais vu autant de réfugiés blancs, longues cohortes marchant en bord de route, matelas sur le dos, jerrycans en main. Les Serbes viennent de quitter Pristina , après deux mois d’intenses bombardements aériens de l’OTAN, les Kosovars reviennent chez eux, moi avec, dans un taxi chargé d’eau, d’essence, car il n’y a plus rien au Kosovo. Trouver un logement, un interprète, de quoi manger au milieu de la joie des retrouvailles de familles, d’amis dispersés par la guerre. Et de la stupeur de l’après guerre, qui a tout lessivé.

1998

Le 13 décembre, jour de mon arrivée à Ouagadougou pour un anodin sommet de l’OUA, Zongo, journaliste et célèbre opposant au président Blaise Compaoré, est assassiné.

1997

J’ai pu entrer dans Lubumbashi un jour avant que l’aéroport ne soit interdit à la presse étrangère Je me retrouve en situation de scoop, Les autres reporters sont encore à Kinshasa ou à Goma. Trois semaines d’attente de la prise de la ville et de ses riches mines par la rébellion de Kabila, venue de l’Est. Un matin, je suis sous la douche, mon portable sonne : les rebelles ont franchi la frontière zambienne m’annonce un « contact », un prêtre. ils sont à 30 km. La canonnade retentit dans les Monts Simba, tout proches.

1996

Venu pour couvrir une mutinerie qui déchire Bangui, j’apprends que le cadavre de Bokassa attend, dans un frigo de l’Hôpital, d’être enterré. Un soir, la famille organise de discrètes funérailles : la rébellion a donné son accord, la dépouille de celui qui se prit pour Napoléon pourra traverser l’incertaine ligne de front pour être enterré dans son village natal, à 80 km. Je ne les suis pas, car, une fois la cérémonie de trois jours terminée, j’ignore si je pourrais revenir dans Bangui.

Quinze jours à suivre les affrontements armés entre deux factions kurdes dans le nord de l’Irak jusqu’à la frontière iranienne. Avec la lourde valise satellitaire (42 kg), qui nous permet de transmettre dépêches et photos, la valise laboratoire du photo . Les Kurdes me rappellent les Somaliens. Fous d’armes comme eux, mais plus calmes.

1995

Le génocide au Rwanda a accroché la une des journaux du monde entier : 800.000 tués, pour l’essentiel tutsis, par des extrémistes et des voisins hutus, en quelques semaines. Violence inouïe. Au Burundi voisin, les massacres s’étalent sur quelques années, entre Tutsis, qui dirigent, et Hutus. Curieusement, le monde en parle peu, les tueries se diluent au fil des mois. Je voyage plusieurs semaines au Burundi, je tente de comprendre l’antagonisme hutus/tutsis, j’y vois avant tout un affrontement social, économique. Comme souvent en Afrique, dans le monde.

Pourquoi les Blancs refusent-ils aux Noirs leur chance de surmonter leurs conflits ?

Un an après le génocide au Rwanda, des paysans hutus faméliques reviennent au pays dévasté, dans l’espoir de retrouver leurs terres. Ils retrouveront aussi leurs accusateurs. Un violent orage éclate à leur passage de la frontière ave le Zaïre. Je vois des petits tenter de s’abriter sous une grande feuille de bananier.

1994

Je prends une année sabbatique au Kenya, après deux ans de couverture de durs conflits. Pour relire l’envers de mes blocs-notes, écrire, réfléchir, ramasser tout ce vécu dans les différentes Afriques.

1993

Je parcours la Somalie en guerre et famine pendant deux ans depuis ma base de Nairobi. Aucune compagnie aérienne n’assure, nous empruntons dès que possible les avions légers du CICR, MSF, Action contre la faim. Parfois, les avions de trafiquants de khat qui, tous les jours, atterrissent à Kismayo, Bardera, Mogadiscio…. Je perçois sur le marché aux étals vides d’Hargeisa, en Somaliland, une soudaine agitation : l’arrivée de khat, en provenance d’Ethiopie. Beaucoup de reporters tombent en couvrant ce conflit entre chefs de guerre, qui part dans tous les sens.

1992

Ma première couverture d’un massacre de civils, des centaines de paysans tutsis abattus à coup de machette et de massue par des miliciens hutus. J’ignorais alors que, deux ans après, un génocide allait ravager le Rwanda. Marie Goreti, notre correspondante, m’accompagnait au milieu des cases incendiées et de l’hébétude des rescapés.

1991

J’entre dans Addis-Abeba sans visa, la rébellion tigréenne vient de prendre la capitale de l’éternelle Ethiopie, Mengistu a été exfiltré par les Américains au Zimbabwe (où il se trouve toujours). Nous sommes une poignée de reporters dans l’avion affrété par l’ONU et le Kenya pour évacuer leurs ressortissants. Je vois le linge des rebelles, exténués, sécher sur l’affut du canon de leurs chars d’assaut, des chaussures de soldats de Mengistu abandonnées dans les rues. Je prends un train déglingué pour le lointain Est, vers Djibouti. Un jour, à Dire Dawa, le nouveau pouvoir me retrouve et me signifie qu’il est temps que je quitte ce pays où je suis entré sans visa.

1989

Je découvre l’Afrique par l’un de ses plus beaux pays. A la sortie de l’aéroport (penser à rouler à gauche), subjugué par le paysage, je m’arrête, descends de voiture pour le contempler. Je pars couvrir les affrontements entre la rébellion de la SWAPO et l’armée sud-africaine qui occupe ce vaste territoire. Semi-désertique, grand comme quatre fois la France, peuplé d’à peine deux millions d’habitants. A la veille de devenir indépendant,grâce à la fin de la guerre froide entre USA et URSS : les Cubains quittent l’Angola voisin, l’Afrique du Sud s’en va de Namibie.

1985

L’arrivée dans Guatemala ciudad est brutale. Cette capitale respire la violence, la dureté de la condition indienne. Arrivé à Tikal, dans la déferlante de la forêt du Peten, un immense calme me pénètre  : celui de la civilisation maya disparue, de la puissante nature. Je suis seul, la rébellion indienne accroche l’armée, fait fuir les touristes. Je parle avec les ombres mayas, les toucans  multicolores et de rares archéologues tenaces qui tentent de lutter contre les pillards de tombes des temples et palais.

1983

La vie rebondit : le Vietnam communiste d’après la chute de Saïgon, fermé à la presse, me donne cependant un visa (je suis le deuxième journaliste français à l’obtenir) pour me permettre d’écrire le versant vietnamien des dévastes de l’Agent Orange. Je n’ai droit qu’à 15 jours, sans photographe. On me prête un appareil, je découvre, ébloui, un fascinant pays meurtri par l’Histoire.

1981

Ma première longue enquête sur un criminel insidieux, la dioxine, contractée par les GI’s pendant la guerre du Vietnam. Publié dans un beau magazine, Latitudes, qui n’exista que quelques mois. Je connaitrai d’autres nouveaux titres, vite morts, comme de vifs chevaux qui ne trouvent pas assez de pâture pour tenir la distance.

21 septembre 1981- Indépendance du Belize, ancien Honduras britannique. Je voulais couvrir l’indépendance d’un pays, j’en  couvrirai quatre autres, ensuite : la Namibie, l’Erythrée, le Somaliland, le Kosovo.   Ce voyage en pays caraïbe et maya m’inspirera un roman, La route des gardénias. Journalistes indépendants, désargentés, nous partageons avec le photographe, Christian Rausch, les mêmes piaules pourries, au sol glissant de crasse. Mais si heureux sur la route des reportages….

1980

Free-lance parti aux States, à Seattle, le réveil d’un volcan à 150 km plus au sud, assoupi depuis des millénaires me donne matière à correspondances pour Libé. Chance. Il en faut dans ce métier de hasard, de nécessité (gagner un peu d’argent...) et de passion.

1979

Mon premier papier publié dans la presse. Je l’avais écris à la main, j’ai mis plus d’une heure à le retaper de deux doigts
malhabiles sur une vieille machine à écrire dans l’entrée de Libération. Je me souviens, ému, de Blandine Jeanson qui m’avait accueilli avec délicatesse et intérêt. Le début d’une collaboration ponctuelle de quelques années avec ce journal inventif dont j’étais lecteur assidu. J’étais « chez moi », sans jamais m’y installer. Le jour de la parution du papier, une déferlante de bonheur et de fierté m’envahit.

Montages/photos : JP Campagne